Quitter les rues tortueuses et encombrées de Hanoï pour les larges avenues bordées d’immeubles luxueux de Singapour, c’est passer d’un monde à l’autre en quelques heures. Car, si toutes deux sont des villes importantes du Sud-Est asiatique, elles ont bien peu en commun.
Une ville-monde
Séparée de la Malaisie en 1965, la ville-Etat a su en quelques décennies se créer une identité propre. Ni occidentale, ni orientale, Singapour est devenue internationale. Ses habitants viennent de toutes les parties du globe (Européens, Américains, Chinois, Malais, Australiens, Indiens, Indonésiens, Philippins…). Les malls immenses, le business center, les supermarchés remplient de produits occidentaux et les Starbucks à chaque coins de rues donnent l’impression d’évoluer dans une grande ville américaine. La conduite à gauche et les bus à impériale rappellent que l’île fut une colonie britannique.
La part asiatique de Singapour ne saute pas aux yeux. Elle existe portant bel et bien, dans le rituel des repas notamment. Dans certains lieux, tout le monde se retrouve, générations et classes sociales confondues, pour petit-déjeuner, déjeuner et dîner : les hawkers center et les food court. Ces lieux sponsorisés par le gouvernement pour garantir des prix bas, regroupent en un même lieux des dizaines de petites échoppes où l’on peut acheter des plats indiens, malais, indonésiens, peranakan (descendants des immigrants chinois). On déjeune sur des petites tables partagées. Il y a tellement de monde le midi qu’il faut y réserver sa place. La technique est simple : placer un paquet de mouchoirs à une table qui vient de se libérer.
Une évolution planifiée
A Singapour, la croissance de la ville n’a pas été laissée au hasard. Tout y est planifié, ordonné et réglé. Dès la création du pays, le gouvernement a réfléchi et mis en œuvre un développement contrôlé. Il ne suffit en effet, pas seulement d’encourager la croissance démographique et économique, il faut l’accompagner pour faire face aux ressources limitées, notamment à la première d’entre elle, la faible superficie de la ville-Etat. A chaque quartier sa fonction (résidentielle, commerciale, industrielle). La superficie est artificiellement augmentée sur la mer et sous-terre. A ce sujet, la City gallery, apporte de très intéressants éclairages sur l’évolution de Singapour et son futur.
Règles et qualité de vie
Cette même rigueur a cours dans les règles qui régissent la ville. Ainsi, les chewing-gum sont interdit dans le pays, les fumeurs cantonnés à des zones très réduites, les traversées piétonnes sauvages soumises à amende de même que le jet d’un papier par terre. Il est a signaler que dans les transports en commun, tout est interdit (fumer, boire, manger mais aussi porter un Durian, pourtant fruit national). Vous trouverez tous les 10 mètres un panneau d’interdiction ou de prévention. Il y tellement d’interdits et de propreté qu’on se croirait en Suisse.
Cette rigueur a ces bons et ces mauvais côtés. Pour nous, habitants d’un vieux pays un peu bordélique, Singapour peut vite apparaître aseptisée. Ainsi certains quartiers ont pu nous paraître « trop » : trop neufs, trop propres, trop piétons. Autrement dit, ça manque un peu de patine et de vécu. Et derrière cette façade bien lisse, tout n’est pas aussi beau qu’on voudrait nous laisser voir. Le pays est ce que l’on appelle une démocratie autoritaire et la peine de mort y est appliquée. L’esclavage moderne est pratiqué de manière légale avec le système des « helpers ». Un doux euphémisme pour parler de femmes, payées une misère, logées dans des conditions le plus souvent déplorables dans l’appartement de leur « maître », qui ne peuvent pas sortir sans en avoir reçu l’autorisation. Leur tâche : s’occuper des enfants, faire le ménage, les courses et les repas et la nourriture des riches habitants de la cité-Etat.
Malgré tout cela, cet ensemble fait de Singapour une ville à la qualité de vie incomparable. Les espaces verts sont légions et la nature en général a encore toute sa place puisque de grands espaces sauvages ont été préservés. Les nouveaux quartiers s’accompagnent de transports en commun ultra modernes et efficaces, les logements sont de grandes qualités, y compris les logements sociaux. Vous pouvez laisser les enfants jouer tranquillement en bas de l’immeuble puisque la délinquance n’existe pas (ou si peu).
Singapour est un monde à découvrir et y passer quelques jours est loin d’être une perte de temps. Pour nous, ce fut une vraie parenthèse dans notre road trip asiatique (fromage, vin et culture occidentale bonjour!), une ville très agréable à vivre, une belle rencontre amicale avec Noémie, Jean-Etienne et Maxence qui nous ont non seulement accueillis chez eux mais aussi et surtout fait découvrir leur Singapour (quoi de mieux que cela!).
Super article! J’espere que la suite de votre sejour de passe bien😉 c’etait tres sympa de vous accueillir et vous avez beaucoup manque a Maxence quand vous etes partis!
A un de ces jours, a Paris ou ailleurs!
Bisous
Noemie
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Mais, la question que tout le monde se pose, c’est quand même…Julien a-t-il fini avec des cheveux bleus ???
Une photo, s’il vous plaît!!!
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Les photos sont superbes, c’est vraiment magnifique mais… quand partez-vous en voyage ?
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Merci du partage, ça rappelle de très bons souvenirs. Nous avons hâte de revenir dans cette ville et d’y rester une dizaine de jours pour en découvrir un peu plus !
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