Singapour: business et douceur de vivre

Quitter les rues tortueuses et encombrées de Hanoï pour les larges avenues bordées d’immeubles luxueux de Singapour, c’est passer d’un monde à l’autre en quelques heures. Car, si toutes deux sont des villes importantes du Sud-Est asiatique, elles ont bien peu en commun.

Une ville-monde

IMG_5009

IMG_5023P6101236

IMG_5033
Vues du « CBD », le Central business district. Les buildings, les rues et leurs plaques: parfois, on dirait  New York. Petite spécialité de la ville, on trouve des quais en pleine ville. Il s’agit de l’ancien rivage qui, grâce aux polders, se retrouvent aujourd’hui en pleine ville.

Séparée de la Malaisie en 1965, la ville-Etat a su en quelques décennies se créer une identité propre. Ni occidentale, ni orientale, Singapour est devenue internationale. Ses habitants viennent de toutes les parties du globe (Européens, Américains, Chinois, Malais, Australiens, Indiens, Indonésiens, Philippins…). Les malls immenses, le business center, les supermarchés remplient de produits occidentaux et les Starbucks à chaque coins de rues donnent l’impression d’évoluer dans une grande ville américaine. La conduite à gauche et les bus à impériale rappellent que l’île fut une colonie britannique.

IMG_4749
Les food courts sont parfois des rues du centre-ville couvertes pour permettre à tous de déjeuner protégés de la pluie ou du soleil. Sur cette photo, on peut voir des shop houses, des maisons traditionnelles à deux étages.

La part asiatique de Singapour ne saute pas aux yeux. Elle existe portant bel et bien, dans le rituel des repas notamment. Dans certains lieux, tout le monde se retrouve, générations et classes sociales confondues, pour petit-déjeuner, déjeuner et dîner : les hawkers center et les food court. Ces lieux sponsorisés par le gouvernement pour garantir des prix bas, regroupent en un même lieux des dizaines de petites échoppes où l’on peut acheter des plats indiens, malais, indonésiens, peranakan (descendants des immigrants chinois). On déjeune sur des petites tables partagées. Il y a tellement de monde le midi qu’il faut y réserver sa place. La technique est simple : placer un paquet de mouchoirs à une table qui vient de se libérer.

IMG_5125

IMG_5107
On mange et on papotte. C’est un peu la foire aux plats régionaux.

Une évolution planifiée

P6091210

IMG_4780
Deux vues typiques de Singapour avec au premier plan, les shop houses et à l’arrière plan les buldings. Le passé et le futur.

A Singapour, la croissance de la ville n’a pas été laissée au hasard. Tout y est planifié, ordonné et réglé. Dès la création du pays, le gouvernement a réfléchi et mis en œuvre un développement contrôlé. Il ne suffit en effet, pas seulement d’encourager la croissance démographique et économique, il faut l’accompagner pour faire face aux ressources limitées, notamment à la première d’entre elle, la faible superficie de la ville-Etat. A chaque quartier sa fonction (résidentielle, commerciale, industrielle). La superficie est artificiellement augmentée sur la mer et sous-terre. A ce sujet, la City gallery, apporte de très intéressants éclairages sur l’évolution de Singapour et son futur.

IMG_4788
Singapour est une ville ultra moderne, fascinante à observer de jour (comme ici en haut du Pinacle)…
IMG_4938
… comme de nuit. Ici une vue du CBD depuis le Marina bay sands, l’immeuble le plus connu de Singapour. On peut aussi dire le MBS pour faire local.
IMG_6498
Mais pourquoi est-il connu cet immeuble ? Ce n’est pas le plus haut, non mais c’est sans doute celui qui a la plus haute piscine à débordement du monde. Cet endroit m’as-tu-vu (qui en jette quand même un max, faut le dire) est ultra select. Pour y pénétrer, il faut être client de l’hôtel et pour être client de l’hôtel, il faut être très riche. Quoi qu’il en soit, c’est sûrement l’un des endroits du monde où est pratiqué le plus de selfies au m2. Enfin, en dehors de l’Inde.
P6081134
Comme on n’est pas très riches, nous n’avons pas pu aller faire quelques brasses sous les flashs. Mais comme il ne faut pas se laisser abattre, nous nous sommes offerts deux délicieux cocktails au Célavi, le rooftop bar du Marina bay sands afin de profiter du coucher de soleil sur le CBD et le quartier de Marina Bay.

IMG_4895

IMG_4924
Ci-dessus, le Marina bay sands vu de dessous. Le long truc qui ressemble à un bateau en haut des trois tours, c’est la piscine à débordement et le bar. Sur la deuxième photo, la vue incroyable dont on peut profiter en terrasse du food court de Marina bay.

P6111275

P6111270
De l’autre côté du Marina bay the sands, on trouve le Garden by the bay. Un jardin féérique et fantastique. D’immenses arbres métalliques dominent des serres où l’on peut découvrir des plantes exotiques (attention exotiques pour eux, c’est à dire des tulipes), des aires de jeux et de promenades. Le soir venu, un son et lumière gratuit s’y déroule. Les arbres semblent alors sortir d’un monde de science fiction ou d’un film de Tim Burton.

Règles et qualité de vie

Cette même rigueur a cours dans les règles qui régissent la ville. Ainsi, les chewing-gum sont interdit dans le pays, les fumeurs cantonnés à des zones très réduites, les traversées piétonnes sauvages soumises à amende de même que le jet d’un papier par terre. Il est a signaler que dans les transports en commun, tout est interdit (fumer, boire, manger mais aussi porter un Durian, pourtant fruit national). Vous trouverez tous les 10 mètres un panneau d’interdiction ou de prévention. Il y tellement d’interdits et de propreté qu’on se croirait en Suisse.

IMG_4994
Souvent il existe une contre allée derrière les maisons. On peut y voir toutes les climatisations. C’est pas hyper esthétique mais c’est pas contre très graphique.

Cette rigueur a ces bons et ces mauvais côtés. Pour nous, habitants d’un vieux pays un peu bordélique, Singapour peut vite apparaître aseptisée. Ainsi certains quartiers ont pu nous paraître « trop » : trop neufs, trop propres, trop piétons. Autrement dit, ça manque un peu de patine et de vécu. Et derrière cette façade bien lisse, tout n’est pas aussi beau qu’on voudrait nous laisser voir. Le pays est ce que l’on appelle une démocratie autoritaire et la peine de mort y est appliquée. L’esclavage moderne est pratiqué de manière légale avec le système des « helpers ». Un doux euphémisme pour parler de femmes, payées une misère, logées dans des conditions le plus souvent déplorables dans l’appartement de leur « maître », qui ne peuvent pas sortir sans en avoir reçu l’autorisation. Leur tâche : s’occuper des enfants, faire le ménage, les courses et les repas et la nourriture des riches habitants de la cité-Etat.

IMG_5165

Malgré tout cela, cet ensemble fait de Singapour une ville à la qualité de vie incomparable. Les espaces verts sont légions et la nature en général a encore toute sa place puisque de grands espaces sauvages ont été préservés. Les nouveaux quartiers s’accompagnent de transports en commun ultra modernes et efficaces, les logements sont de grandes qualités, y compris les logements sociaux. Vous pouvez laisser les enfants jouer tranquillement en bas de l’immeuble puisque la délinquance n’existe pas (ou si peu).

IMG_5182

Singapour est un monde à découvrir et y passer quelques jours est loin d’être une perte de temps. Pour nous, ce fut une vraie parenthèse dans notre road trip asiatique (fromage, vin et culture occidentale bonjour!), une ville très agréable à vivre, une belle rencontre amicale avec Noémie, Jean-Etienne et Maxence qui nous ont non seulement accueillis chez eux mais aussi et surtout fait découvrir leur Singapour (quoi de mieux que cela!).

P6081086
La modernité a du bon. Elle permet à vos deux aventuriers de faire le point sur leur apparence…
P6101246
Et de décider pour certains qu’il est temps d’agir. Nous étions un peu inquiets sur la capacité des coiffeurs asiatiques à apprivoiser les boucles de Julien… 30 minutes plus tard, nous sommes obligés de reconnaître que le jeune homme à la crête bleue à assuré car le Julien est beau comme un camion.

4 réflexions sur “Singapour: business et douceur de vivre

  1. Super article! J’espere que la suite de votre sejour de passe bien😉 c’etait tres sympa de vous accueillir et vous avez beaucoup manque a Maxence quand vous etes partis!
    A un de ces jours, a Paris ou ailleurs!
    Bisous
    Noemie

    J’aime

  2. Mais, la question que tout le monde se pose, c’est quand même…Julien a-t-il fini avec des cheveux bleus ???
    Une photo, s’il vous plaît!!!

    J’aime

  3. Merci du partage, ça rappelle de très bons souvenirs. Nous avons hâte de revenir dans cette ville et d’y rester une dizaine de jours pour en découvrir un peu plus !

    J’aime

Répondre à Jérémy Annuler la réponse.