Les plus beaux des sites mayas : Tikal

Tout au nord du Guatemala, perdu dans la jungle du Petén, Tikal s’impose comme un site maya incontournable.

S’il n’y en avait qu’un, ce serait sans doute celui-ci. Tikal, cité qui a connu son apogée à l’âge classique, nous a particulièrement marquée, et il est logique que nous commencions par elle, dans notre dans notre série d’article sur les cités mayas à découvrir.

Le Templo I, ou Temple du Grand Jaguar. C’est l’édifice emblématique de la cité.

Alors pourquoi Tikal ? Parce que la magie s’y développe aussi bien au niveau de l’architecture que de la jungle environnante : entre chaque pyramide, vous aurez le temps de voir nombre d’animaux. Et quelle architecture ! Les pyramides sont splendides, parfois bien dégagées et restaurées, d’autres fois recouvertes par la nature. Enfin, les environs du site en font une région particulièrement agréable, avec le lac, le lago de Petén Itza. Voici les notes du site:

Architecture : 5/5
Fréquentation : 4/5
Environnement : 5/5
Beauté : 5/5
Les à côtés : 5/5
Soit une moyenne de 4,8/5 !

Toujours le Temple du Grand Jaguar, à Tikal, cette fois de dos au lever du jour.

Localisation

Pour atteindre Tikal, il faudra vous rendre tout au nord du Guatemala, dans la jungle du Petén. Pour arriver jusque là, la route sera longue, une nuit de voyage en bus depuis la capitale. De Lanquin, comptez une dizaine d’heures.

Quand visiter Tikal ?

Le site se visite au lever du jour. Il y a de quoi se croire dans Jurassic Park en attendant l’ouverture des portes. Dans la pénombre qui annonce l’aube, au milieu de la végétation exubérante, les cris gutturaux des singes hurleurs font penser à ceux d’un Tyrannosaure. Avec les premiers rayons de soleil, la bête immense que l’on imaginait se révèle être un petit singe dont on peine à croire qu’il est réellement l’origine d’une telle plainte. Le masque tombé, c’est un autre ennemi, bien plus redoutable qui va fondre sur le visiteur : le moustique. Ou plutôt les moustiques. Des hordes. Entières. Des moustiques, hargneux, qui vont jusqu’à vous poursuivre et qui, si vous avez le malheur de vous arrêter, vous piquent à travers vos vêtements ou vos cheveux. Alors aspergez vous de produit anti-moustiques et restez en mouvement !

Le Templo V. Assez grand à en juger la taille du maya en bas : 57 mètres.

Les moustiques seront sans doute le seul désagrément lors d’une visite matinale. Très vite, on est seul ou presque, à s’enfoncer dans la jungle, sur les sentiers, à la recherche d’une pyramide. La magie opère immédiatement. On est surpris par la grandeur des édifices, leur majesté. Plus tard dans la journée, d’autres visiteurs arrivent et l’on regrette vite la quiétude du petit matin, alors autant être matinaux, et se reposer l’après-midi sur un ponton près du lac.

L’architecture

Ne doutez pas un instant de l’intérêt architectural de Tikal. Vous y verrez à la fois des magnifiques pyramides isolées au milieu des arbres, que vous serez seuls à observer, comme de majestueux ensembles, où chacun fini par passer.

La Gran Plaza de Tikal. Photo prise depuis le Templo II, face au Templo I, ou Temple du Jaguar.

Commencez ainsi la visite par le Templo VI. Ce dernier se dresse, immense, dans sa petite clairière. Jusqu’au dernier moment, on ne sait pas à quoi s’attendre, tant la végétation représente un mur infranchissable. Enchaînez avec le Templo, V, encore plus grand et majestueux, puis par la Gran Plaza. Prenez le temps de vous imprégner des lieux, de monter sur le Templo II pour admirer le Templo I. Vous aurez ensuite tout loisir de vous balader dans l’acropole centrale, vaste dédale de pièces constituant un ensemble palatial le long de la Gran Plaza.

Enchaînez avec le Mundo Perdido, et parcourrez le site jusqu’au Templo IV (ce chiffre va coller aux pierres ce temple, vous allez voir), toujours en partie recouvert par la végétation. En montant en haut de ce dernier par une série d’escaliers en bois vous aurez une vue magnifique sur la canopée, percée ça et là par la minéralité des temples. La vue est célèbre et vous la connaissez sûrement déjà sans même le savoir : elle a servie pour le tournage d’une scène du premier Star Wars (épisode IV) en 1977. Dans ce film, nous sommes sur la lune Yavin IV, sur une base secrète de l’Alliance rebelle. Notons que ce temple est le deuxième plus grand du monde maya.

Histoire de Tikal

On ne va pas vous barber avec une interminable et complexe histoire du site. mais pour avoir quelques repères, sachez que l’installation sur place des Mayas remonterait à 900 ans avant JC. La ville va patiemment s’édifier au cours des siècles, malgré l’absence de ressources en eau. Toute l’alimentation proviendra des eaux de pluie accumulée dans une dizaine de réservoirs autour de la cité. Elle va grandir jusqu’à devenir la plus grande cité du monde maya, qui n’est pas un empire mais une juxtaposition de cité-États, au VIIIe siècle après JC. Cette expansion a été freinée au VIe et VIIe siècle à cause de la rivalité qui l’oppose à la ville de Calakmul, au Mexique, dont nous vous parlerons dans un futur article. Calkmul a vaincu Tikal, a sacrifié son roi et a déporté une partie de sa population, si bien qu’aucun édifice n’est construit pendant cette période. Au VIIe siècle, Tikal reprend le dessus sur Calakmul, les constructions reprennent et donnent au site l’aspect que nous lui connaissons aujourd’hui.

Le Templo II de Tikal, ou Temple des Masques, sur la Gran Plaza. Photo prise depuis l’acropole centrale.

La ville est abandonnée au Xe siècle. Les historiens ont formulé une hypothèse sur ce déclin et cette disparition. On sait que nombre de cités sont entrées en guerre à cette époque, entrainant un afflux de réfugiés important à Tikal, qui ne pouvait supporter un tel accroissement de population. Le défrichement a été accéléré, entrainant un appauvrissement de la faune et de la flore, ainsi qu’un déficit d’eau. Elle sera laissée en état pendant près de 1000 ans, jusqu’à sa redécouverte, en 1848, et les premier défrichements en 1881. Les premiers travaux de restauration datent des années 1950. EN 1979, la ville est classée au patrimoine mondial de l’humanité par l’Unesco.

Si vous êtes un peu perdu dans l’histoire des Mayas, allez donc voir cet article où nous vous donnons quelques repères.

Les animaux !

Coatis en goguette.

Le ton est donné dès le début de la visite : la route pour s’y rendre s’enfonce entre deux murs végétaux. À Tikal, la faune vaut presque autant le coup que les ruines. On repère vitre les singes au bruit qu’ils font dans les branches. Lorsqu’un objet tombe à côté de vous, il suffit souvent de lever la tête pour en apercevoir un. Il y a aussi des oiseaux que nous serions bien en mal de vous donner le nom. Tout juste peut-on vous les décrire : des sortes de faisans mixés avec des dindons, avec barbillons rouge et corps noir. Des toucans avec leur bec sans fin. Des piverts, que l’on repère au bruit qu’ils font en frappant le tronc. Des sortes de mini-capybaras.

La jungle de Tikal. Le visiteur rejoint les différents temples en passant sur des chemins dévorés par les arbres.

Et puis la star des lieux, le coati. Ces drôles de bestioles se déplacent en groupe d’une trentaine de membres, la queue en l’air et le nez dans la terre pour fouiner. Si vous avez de la chance, vous pourrez voir un jaguar perché sur le dos d’un quetzal, mais nous avons loupé cette scène pittoresque.

Infos pratiques

Ou dormir ?

Deux choix s’offrent à vous. Soit dormir sur l’île de Florès. Avec ces petites rues concentriques colorées, la bourgade est pleine de charme et propose quelques hôtels et auberges. Plus près du site de Tikal (une demi-heure), au nord du lac, El Remate permet de se baigner dans le lac, pourvu que vous choisissiez une adresse avec un ponton. Quelques boutiques le long de la route permettent d’acheter le minimum vital, voire de manger un morceau. Pensez à retirer de l’argent avant d’arriver sur place. El Remate n’est pas vraiment un village, plutôt une localité avec quelques maisons le long d’un chemin.

Le ponton de la posada Mon Ami, sur le Lago de Pentén Itza. De quoi plonger pendant des heures après avoir marché dans la jungle.

Nous vous conseillons de résider à la posada Mon Ami, tenu par un franco-guatémaltèque un peu bourru mais sympathique comme tout. Cela fait du bien de pouvoir parler un peu français parfois, et cela simplifie l’organisation du voyage. Le lieu possède justement un ponton splendide.

Trajet

Depuis la capitale, Guatemala Ciudad, comptez une nuit de trajet en bus pour arriver jusqu’à Florès.
Le trajet entre l’île de Florès et la gare routière coûte 5 quetzals par personne.
Entre Florès et El Remate, le transport collectif depuis la gare routière est à 20 Q/personne, possible à 15 après négociation.
Entre El Remate et Tikal, il faut compter 50Q/personne aller-retour, départ à 5h30 du matin. L’entrée du site est à 150Q.
Au retour, pour aller à Lanquin, comptez 10 heures de route et 200Q/personne. La dernière heure se fait sur un petit chemin peu praticable.

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