Le sud-ouest du Burkina-Faso offre des paysages différents du reste du pays, avait-on lu et entendu. Et effectivement, ce qui frappe d’emblée en arrivant à Banfora, c’est que les terres desséchées laissent la place à une nature luxuriante. L’eau est partout, les étals sont pleins : bonne arrivée.
Il n’y a pas grand-chose à faire dans la petite ville de Banfora. Ce pourrait être une petite ville africaine comme tant d’autres. Et pourtant. L’un des premiers constats que l’on y fait, c’est qu’on s’y sent bien. Une douce indolence y règne, propice à flâner encore et encore dans les petites rues en latérite, au milieu des étals, au gré des négociations et des transactions. Mais ne vous laissez pas berner par son côté belle endormie. Banfora est bel et bien une importante, dernière étape avant la Côte d’Ivoire et le Mali tout proches, grenier du pays avec son sol fertile où poussent fruits, légumes et canne à sucre. Comme pour nous prouver l’importance commerciale du lieu, dans et autour du marché, les hommes chargent et déchargent sans cesse de gros sacs. Gros sacs au contenu resté mystérieux malgré nos observations et nos questions (arf).
Si vous aimez chiner, Banfora est faite pour vous. Le marché est sympathique, surtout comparé à ceux de Ougadougou ou de Bobo-Dioulasso. Ici, aucun rabatteur ne viendra vous harceler. Bien au contraire. Les vendeurs, même les plus foufous, comme le charlatan vendeur d’objet magiques et d’étranges fourrures d’animaux, préfèreront conclure les négociations avec un sourire. On n’est pas stressés à Banfora.
Des rochers étranges
Banfora, c’est chouette downtown, mais c’est aussi coolos dans les suburbs. C’est même autour que se trouvent les pépites de la région. Premier arrêt, les pics de Sindou situés à 50 km de la ville. Ces roches en grès s’élèvent dans le ciel (jusqu’à 440 m) en longues cheminées sculptées par le vent, tordues et torturées. Le lieu, fascinant, est visitable et escaladable. Après une courte montée (à portée de tous, y compris des moins sportifs), les visiteurs arrivent sur un plateau de 3 km de long sur 1 km de large cerné par les roches.
Sur place, un guide (obligatoire mais très bien) vous explique l’origine de cette étrangeté géologique, son histoire (lieu refuge des habitants, les Sénoufo, qui s’y installèrent au XIVe siècle pour se protéger des incursions ennemies) et son importance symbolique (un endroit sacré où se fait l’initiation des jeunes garçons notamment).
Les deux autres lieux d’intérêt de la région se situent à une quinzaine de kilomètres de Banfora et sont tout proches l’un de l’autre. La route pour les rejoindre est magnifique et les paysages très verts : des forêts de manguiers, des rizières cultivées en groupe, des plantations de piments, d’oignons et de maïs et d’immenses champs de cannes à sucre. Ce sont vraiment des paysages surprenants pour le pays et qui contrastent tellement avec la sécheresse alentour. S’en est presque irréel.
Tu barboteras mais pas tout seul
Les cascades
A l’approche des cascades de Karfiguela, le nombre de véhicules augmente malgré l’état de la route vraiment catastrophique. C’est le week-end et les cascades sont un lieu de sortie populaire où se rafraichir, barboter, discuter et draguer. C’est l’endroit où être et se montrer. Avis donc à ceux qui n’aiment pas les foules et qui veulent profiter des lieux seuls ou presque, il vous faut privilégier les jours de semaines. Nous concernant, l’affluence ne nous a pas gênée bien au contraire, nous avons eu l’impression de participer à un grand moment de joie collective.
Pour accéder à ces fabuleuses cascades, c’est très simple. Après une petite promenade sous les arbres, le paysage se découvre et on fait face à une grande chute d’eau. C’est beau mais c’est pas là. Pour se baigner, il faut poursuivre son chemin. Au dessus plusieurs niveaux de baignades, des bassins et des cascades où tout le monde se presse, un niveau intermédiaire plus profond où seuls les vrais téméraires se risquent : personne ou presque ne sait nager, 99% des gens se contentent de tremper les pieds. Tout en haut, c’est le rendez-vous des ados. Malgré le monde et les regards (on ne passe pas inaperçu), nous avons énormément aimé les cascades. Un must.
Encore des rochers
Juste à côté, l’autre curiosité géologique du coin, les dômes de Fabédougou. Des dômes cette fois, large et arrondis comme érodés. Ils ressemblent à des tortues superposées ou à des collines Toscanes. Une fois en haut (à une cinquantaine de mètres), la vue sur la plaine silencieuse est splendide. Un calme apaisant après l’agitation des cascades.
Pour se remettre de vos émotions, on ne saurait vous conseiller d’aller déguster un assortiment de rhum local à l’hôtel Canne à sucre. Attention tout de même, car on ne parle pas de petite dégustation mais de grands verres. Les rhums étaient tous délicieux mais la quantité nous a surpris. Si vous ne dinez pas là-bas, on vous encourage à vous rendre, en titubant ou non, au restaurant Mac Donald (pas le vrai mais le délire local) où l’on mange très bien ! Miam miam les brochettes et aloko (bananes plantin) !
En pratique :
Y aller
Au Burkina-Faso, il y a de nombreuses compagnies de bus. Nous avons donc toujours voyagé en bus pour rallier les différentes villes entre elles. Banfora étant une petite ville, nous avons ensuite tout fait à pieds.
Ouagadougou – Bobo-Dioulasso : bus TCV : 4h30 et 6500 francs CFA/pers (9,90€)
Bobo-Dioulasso – Banfora : 2 heures et 1500 francs CFA/pers (2,30€)
Visiter
Pour visiter les alentours de Banfora, nous avons fait appel à un chauffeur : Héma. Notre excursion avec Héma que nous ne pouvons que vous recommander (Héma et l’excursion), nous a coûté 35 000 francs CFA (53,20€).
Pour joindre Héma : 76 40 44 47 (n’hésitez pas à utiliser What’s app).
Sur les différents sites, nous avons dû nous acquitter de droits d’entrée. A chaque fois, un guide nous présentait le lieu.
Pics de Sindou : 1000 francs CFA /pers (1,5 €) + 1000 francs CFA (1,5 €) pour l’appareil photo
Cascade de Karfiguela : 1000 francs CFA /pers (1,5 €)
Dômes Fabédougou : 1000 francs CFA /pers (1,5 €)
Dormir
Nous avons dormi à l’Hôtel Les Rôniers. Un petit établissement simple et confortable situé dans le centre près du marché. La gérante est particulièrement charmante et aux petits soins.
La nuit : 18 000 francs CFA (27,44€)
Le petit-déjeuner : 1 400 francs CFA (2, 10€)
L’Hôtel Canne à sucre où nous n’avons pas dormi (nous y avons juste bu un verre) à l’air aussi magnifique. La décoration est top et le personnel très sympa mais cela doit être bien plus cher.
Manger
A Banfora, nous avons pu faire une dégustation de rhums locaux à l’Hôtel Canne à sucre. Les rhums étaient excellents et l’hôtel magnifique.
Nous avons dîné deux fois au restaurant Mac Donald dont le slogan est « Mieux manger pour mieux vivre » et ce qui nous a fait revenir deux fois c’est justement la cuisine très goûteuse.
« Arf »
Gros like sur le baobab et les petites maisons pas petites !
Et émerveillement devant ces blagues v2 et v3 assumées. Car il y a deux comiques dans la vie : le comique de répétition ; le comique de répétition.
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